Histoire et patrimoine
La découverte de 6 tumuli du 3e siècle avant notre ère révèle une présence humaine sur le territoire de la commune durant l’âge du fer.
Défriché au Moyen Age par les moines cisterciens, le territoire de Cudos est habité depuis l’antiquité, comme l’atteste les vestiges d’un établissement romain mis à jour dans le hameau de Conques.
De nombreux artisans exercent alors leurs activités à Conques et une auberge permet aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle de marquer une halte.
Ce hameau constitue le centre de Cudos jusqu’à la fondation au XIVe siècle de l’église Saint Jean par Jeanne de Goth, sœur du pape Clément V.
Construite plus loin que le centre historique, cette nouvelle église entraine le déplacement du bourg et la formation du village actuel.
Lors de la Révolution, le hameau d’Artiguevieille est intégré à la commune nouvellement crée.
Historique du hameau d’Artiguevieille
Quand les Romains occupèrent l’Aquitaine, ils réunirent quelques chefs lieux par des routes directes (vers 200). Ainsi, dans notre secteur, le tronçon Bazas-Sos (près de Condom) que l’on nomme ‘Chemin Gallien’ traversait la lande en ligne droite.
Ce qui a facilité la mise en valeur de quelques terres médiocres auprès d’un ruisseau : c’est l’origine d’Artiguevieille dont le nom signifie défrichement ancien.
En 1165, Amanieu d’Albret donne aux moines cisterciens de l’abbaye de Fontguilhem (commune de Masseilles près de Grignols) les terres qu’il possède sur la paroisse d’Artiguevieille (40 ha au lieu-dit actuel de Bideau), ce don correspond probablement à des terrains marécageux qui avaient besoin d’être drainés, travaux dont les moines blancs étaient spécialistes.
Pour exploiter ces terres éloignées de leur abbaye, les moines ont installé une ‘grange’ c’est à dire une grande exploitation à un endroit où un chemin venant du bourg d’Artiguevieille rejoignait l’ancienne voie romaine Bazas-Sos. Ils ont joué un grand rôle dans la mise en valeur du secteur (routes, drainages).
L’église d’Artiguevieille existait déjà à l’époque où les moines cisterciens ont pris possession des terres d’Amanieu d’Albret.
Eglise Saint Jean
XIVe et XVIIe siècles.
L’église est construite à l’initiative de Jeanne de Goth,soeur du pape Clément V, afin de remplacer l’église primitive, trop petite, élevée à Conques.
L’édifice, fortifié comme en témoigne la base de la tour-clocher, est remaniée à plusieurs reprises.
Au XVIIe siècle, deux bas-côtés sont ajoutés, séparés de la nef par deux arcs en plein cintre reposant sur des piliers octogonaux. Le porche est alors modifié; la porte gothique est conservée au centre, et deux portails latéraux sont réalisés dans le style Renaissance.
Au milieu du XIXe siècle, de nouveaux travaux d’amélioration sont entrepris, et l’ajout d’une tour-clocher est décidé.
Sa construction débutée en 1859, est financée en totalité par une collecte locale.
Visite guidée de l’église Saint Jean
Quand on arrive de Bazas, le clocher émerge et disparait au gré du relief, ce clocher dit « Clocher Cardinal Donnet » était le panache du village.
Le grand porche au toit à deux versants cache le rajout d’un clocher avec une flèche moderne à la tour fortifiée carrée initiale.
A la base il n’y a que deux gros murs qui encadrent la porte.
La tour ne commence à avoir quatre murs qu’à une certaine hauteur et on y accédait avec une échelle, par une ouverture encore en état, à l’intérieur près du mécanisme de la pendule.
Cette tour était à l’origine coiffée par un petit toit en ardoise; les créneaux ont été comblés, mais leur trace est encore visible et deux des quatre meurtrières sont encore intactes; elles débouchent sous les toits, preuve que l’église était jadis moins haute.
Entre les deux murs se trouvait un arc de pierre à partir duquel on pouvait bombarder ceux qui essayaient de forcer la porte.
C’est le souvenir d’une époque (jusqu’au XVIe) où l’église, qui était le seul bâtiment de pierre, servait de refuge. Le porche a longtemps été la salle commune où on s’assemblait, où la municipalité se réunissait, où se tenait l’école quand il y en avait.
La porte épaisse, burinée par le temps, porte les cicatrices de serrures successives.